Corbeau Animal Totem, le Piégeur du Moi

L’Energie Positive du Corbeau est celle de la magie et des grands mystères. Sa robe profondément noire teintée d’une couleur bleuâtre métallique nous ramène à l’origine : la Conscience non manifestée, le grand vide, le rien d’où se manifeste Tout ! Vu de l’humain, c’est là le propre du sorcier ou de la sorcière : manipuler les énergies, jeter des sorts ! C’est là une force d’adaptation et de transformation puissante. Le discernement est ici primordial. Avoir cette puissance de transformation n’est pas sans « danger ». S’il y a volonté d’utiliser cette puissance par un « vouloir », alors c’est là le fruit machiavélique d’un mental duel. Si l’Être en est rendu à ces magies c’est soit qu’il est vertueux et qu’il laisse la Conscience agir, c'est-à-dire l’âme-agie, soit qu’il a développé ses «pouvoirs » et qu’il croit encore à des « pouvoirs personnels » propre à l’identification égotique et mystique : il devient alors un adepte de magie noire sans s’en apercevoir. Il aura alors à sortir de ses propres funèbres croyances !  Il faut bien reconnaître qu’ils sont nombreux dans le domaine à se regarder le nombril et à être encore identifiés dans des croyances de suprématie et de sauveur de l’humanité. L’ignorant duel voit un personnage, Moi, et la Conscience, soit deux. Il oublie, par ego mystique, qu’il n’y a qu’Un, qu’il n’y a que la Conscience qui joue avec elle-même. Le Corbeau de mauvaise augure est donc enfermé dans des croyances aussi égotiques que stériles lui faisant croire à des dons et des capacités supérieurs qui lui montent bien vite à la tête. Le pouvoir, l’amour du pouvoir est grisant et c’est bien là le propre de la perversion : dominer le monde  en lieu et place d’être le monde. Mais pour être conscient d’être le « monde », il faut avoir transcendé le « démon » (anagramme). Qu’est ce que réellement le démon dans le jeu de la Vie ? C’est une partie souffrante, ombre, duelle, qui a peur de la lumière et qui ne la reconnaît plus. Elle est convaincue, dans sa noirceur d’être la Vérité. Cette croyance fait face à sa paire d’opposée : la lumière est la Vérité. L’un et l’autre sont aussi faux que vrais ! La Conscience n’est ni la lumière, ni l’ombre, elle est les deux à la fois ! La Conscience est TOUT, sans séparation. Le mental dans son interface deux divise les deux parties, alors que la Conscience dans son interface Un unie les deux parties : il n’y a qu’Un qui s’expérimente. Il y a une croyance que la Conscience est la lumière et que l’Amour est gentil, qu’il y a le bien et le mal.
Sortir de ces nombreux pièges spirituels est l’apanage du Corbeau. Il est celui qui par son discernement, son habilité, sa communication et sa sociabilité, son intelligence et sa connaissance mystique libère l’initié en levant les voiles de l’illusion de la forme. Ces secrets ne sont pas divulgués à tout le monde pour la simple raison qu’ils ne seraient pas compris depuis un mental duel, depuis un outil limité.
Les plus grandes magies sont invisibles, l’extraordinaire se passe dans l’ordinaire. Finalement le chaman comme le mystique, conscients d’être rien, acceptent de ne pas savoir par sagesse ultime. Alors les plus grandes magies, les plus grands sorts vertueux se manifesteront d’eux-mêmes. Ces magies précieuses permettront alors à ceux qui les ont reçues de se libérer de mémoires de perversions, de croyances de séparations ou de magies noires tenaces profondément ancrées.  

L’Energie Négative du Corbeau est bien sûr celle de tous les vices cachés, de toutes les perversions machiavéliques, de toutes les noirceurs de l’humanité où « l’amour du pouvoir » règne. C’est la croyance d’un Moi illusoire se pensant personnellement supérieur, intelligent, doté de dons et de pouvoirs suprêmes. C’est le propre de l’ego qui est réellement la somme des blessures, des croyances et des identifications : un Moi qui se personnifie avec des « moi, ma, mon, mes », un possédant qui possède mais surtout qui est possédé ! La croyance d’une supériorité reste actuellement le propre de la Bête en l’Homme. Si « Je suis » la Conscience et donc qu’il n’y a qu’Un, parlez moi d’une quelconque supériorité ?! Humm, l’humilité ça fait du bien, non ?! La tentation de celui qui se croit supérieur c’est bien sûr de dominer, de manipuler et cela de façon de plus en plus fine et puissante à la fois. Sa manipulation devient invisible. C’est le propre des sectes et de toutes les personnes de pouvoir, adulées, et qui transforment leur capacité à manipuler pour avoir amour, gloire, reconnaissance et argent sonnant et trébuchant ! Cela dit, tout est parfait ! Quand il y a des proies, sans discernement, il y a des prédateurs : expériences. L’expérience a toujours un sens juste ! Aujourd’hui, la majorité de l’humanité croit en un maître extérieur oubliant purement et simplement qu’il est sa propre autorité puisqu’il n’y a qu’Un. On comprendra que tout le jeu machiavélique est pour affûter justement le discernement et sortir de la Bête et des Bêtises. Mais ce n’est qu’un jeu et ce n’est donc pas si grave que ça dirait le Corbeau avisé ! Dans le Corbeau et le Renard, ce dernier lui fait tomber le fromage de son bec en l’adulant. Pour autant le Sage, digne de sa fonction, n’est touché ni par les louanges ni par les blâmes ! Dans le milieu spirituel, on atteint des paroxysmes : « Regardez ma supériorité, mes dons, mes pouvoirs, mes gris-gris à n’en plus finir, etc., qui se reflètent à merveille dans une tenue digne d’un grand pacha de l’humanité ! » Et pour le coup, le visuel et de la tenue et des magies doivent être impressionnantes : c’est moi, moi, moi qui fait tout ça et donc… je suis puissant et donc cher !  Merci à la loi du karma, loi de causalité et d’équanimité qui équilibrera tout cela ! 

L’Epreuve du Corbeau est celle du discernement du vrai du faux, au-delà du mental. Si je crois, croyance, que c’est MOI qui suis une personne de pouvoir alors la magie s’amusera à se retourner contre Moi, juste pour se moquer de Moi ! Jusqu’à ce que je comprenne qu’il n’y a personne que l’Un. Mais ça le mental qui adore se la raconter ne peut le comprendre ! Il n’y a effectivement que la Conscience, et par là le cœur, qui peut le conscientiser ! Si, étant Conscient, c'est-à-dire dans le secret du Grand Mystère, je conscientise que je n’existe pas, qu’il n’y  personne alors discernement de l’impermanent et du permanent il y a. Alors la puissante Médecine ancestrale du Corbeau est octroyée au Sage. L’âme-agie est aussi puissante qu’invisible. Le Sage lui-même n’est pas conscient de cette magie car il ne cherche rien, ne veut rien, conscient d’être rien. Pour autant les bénéfices de ces « sorts » seront bluffants pour celui qui les recevra. L’Epreuve du Corbeau consistera donc à faire monter l’ego de sa proie et cela semble assez bien marcher… La Médecine de la citrouille ou du gros melon devient reine ! Les retours du boomerang, subtils bien entendu, seront automatiques et évidement souffrants ! L’essentiel étant d’affûter le plan mental pour s’ouvrir au plan de la Conscience, autrement dit : Mourir au Moi Illusoire ! S’il y a un sort libérateur ce doit être celui de l’humilité et du discernement !  

La Médecine du Corbeau est réellement l’âme-agie, la magie. Elle est la Médecine de l’origine, la Médecine du Grand Vide d’où tout émerge et tout repart. C’est la Médecine du Grand Mystère, elle est ineffable, innommable et invisible. Elle ne part ni d’une intention, ni d’un vouloir ou non vouloir, elle émane de la Conscience elle-même. Elle est l’infinie qui se transforme lui-même. L’Être qui finalement EST cette Médecine, n’a rien à faire qu’à ÊTRE. Sa seule et simple Présence suffit. C’est l’inverse de la Médecine du ventilateur, celle du mental limité et limitant. La Médecine du Corbeau ne peut être apprise car… elle n’existe pas ! Elle EST... Crooââ, crooââ dit le corbeau… mais à qui , à quoi ?! A Moâ ou à Soâ ?!