Ours Animal Totem, de l'Animal à l'Humain
Résumé
Avant le XII° siècle, l’ours était vénéré comme le roi des animaux en Europe. Dans de nombreuses traditions l’ours incarne un totem puissant et souvent chamanique. L’ours possède une énergie de guerrier. Debout sur ses pattes arrières, il devient féroce devant l’adversité. Tirant sa force d’instincts primitifs et sauvages, mieux vaut éviter sa colère. A l’inverse, « nounours » à quatre pattes est tranquille, presque flegmatique. On a envie de venir se blottir dans ses grands bras protecteurs afin de trouver l’assurance dont on a besoin. Oscillant entre férocité et douceur, il est à la fois craint et respecté. L’ours est avant tout un solitaire qui passe beaucoup de temps en observation et introspection. Il aime apprendre de lui et de la vie. Il est curieux de nature. C’est d’ailleurs de ce profond travail intérieur, de cette quête sincère tant au niveau physique, émotionnel, psychique, énergétique que spirituel qu’il tire sa propre guérison. Goutant au miel de la vie, il devient un sage qui a su prendre le temps de guérir de sa bestialité, ouvrant le passage du règne animal au règne humain. N’est-ce pas là la guérison ultime de l’Homme ? Se guérir de son instinct primitif animal et le dépasser. De cette quête introspective l’ours deviendra un guérisseur capable de transmuter l’ombre en lumière. De sa propre guérison il accompagnera les autres à se guérir tout en transmettant son enseignement. Doué de leadership, il guide ceux qui ont le courage de se battre vers leurs propres réalisations.
L'Energie Positive de l'Ours
L’Energie Positive de l’Ours est celle de la guérison et de l’introspection. Guérir est le chemin de l’ours.
Il y a beaucoup d’histoires et de mythes concernant l’ours. Il semblerait que depuis la nuit des temps l’Homme lui voue un culte sur toute la terre et jusqu’au ciel avec ces deux constellations : la grande ourse et la petite ourse. Il est à noter que ces deux constellations sont nommées de façon féminine. L’essentiel est ici ! C’est la Grande Ourse qui initie ses oursons et oursonnes à devenir des guérisseurs. La femme est l’initiatrice de l’homme pour la simple raison qu’elle est Vénus quand l’homme est Mars. Elle est l’Amour et c’est là l’accomplissement du règne humain : Être Amour. Être dans l’Amour Inconditionnel est la guérison de nos dualités et le dépassement de nos instincts primitifs animaux.
Dans la mythologie grecque, Artémis est puissamment liée à l’ours. Elle est une déesse de la nature sauvage et de la chasse. Elle est vierge. Elle a pour rôle justement de chasser notre nature animale sauvage afin de protéger sa virginité et d’accomplir le règne humain. Il est intéressant de noter qu’en Sibérie, creuset important du chamanisme, le nom du chaman et de l’ours sont les mêmes : Böö ! Dans la tradition amérindienne le Clan de l’Ours était à la fois important et considéré car il en sortait souvent des leaders et des Hommes ou Femmes-Médecine. Dans la Roue-Médecine amérindienne, l’ours est le gardien de la porte de l’Ouest dédiée au soleil couchant et à son énergie toute particulière, au féminin sacré et aux eaux sacrées. L’ours est donc directement un gardien des eaux sacrées et du féminin sacré. Cette d’ailleurs grâce à cette énergie réceptive féminine que depuis la nuit des temps, les hommes et femmes ours ressentent et perçoivent intuitivement ce qui a été, ce qui est et ce qui sera. Cela leur permet de nourrir leur rêve de vie et celui des autres !
La constellation de la grande ourse enseigne à ses enfants l’art de se guérir de leurs dualités yin/yang : terre/ciel et féminin/masculin. L’ours passe 60% de son temps à se reposer, 20% à se déplacer et 6% à manger. Le repos est le temps nécessaire à l’introspection et à la méditation. L’ours, est de plus solitaire ce qui en fait un excellent ermite ! L’ermitage caractérise parfaitement la médecine de l’ours. Il est dit que lors de son hibernation, l’ours se dépouille de tout ce qui lui est inutile. C’est la mort symbolique de l’ego (somme de nos blessures, croyances et identifications). Créant le vide en lui, la Terre-Maman lui enseigne l’art guérisseur du règne minéral, végétal et animal afin d’accéder au règne humain. Au printemps, c’est la résurrection. L’ours renait au Père-Soleil. Il symbolise l’Homme Debout, aligné Terre/Ciel. Il est guidé par ses instincts pour trouver sa nourriture sacrée. La nature lui offre ce qu’il est capable de manger : des petites rations en sortie d’hibernation puis au fur et à mesure de sa quête de vérité, de plus en plus d’abondance. C’est en suivant les eaux sacrées qu’il remonte à la « source » où la vie lui offre le Graal : le saumon ! Ce sont là d’énormes symboles spirituels. De l’introspection à sa résurrection puis à son chemin de vérité l’ours s’ouvre au règne humain caractérisé par le cœur qui n’est autre que Vénus. C’est l’aboutissement du règne humain, règne vénusien et donc féminin par excellence ! Si l’Amour Inconditionnel rempli notre cœur alors évidement, plus de dualité, plus de maladies, plus de guerres. La guérison de nos instincts bestiaux laissera place à la santé, l’unité et la paix. Ici est la pleine réalisation de l’espèce humaine: Réalisation du Soi !
Nous comprenons bien que suivre la voie de l’ours n’est pas une voie facile tant nos résistances et nos blessures sont profondes. Notre peur et donc notre résistance la plus profonde est justement l’amour ! Quel paradoxe quand nous prenons conscience que c’est notre quête permanente. Cette quête lorsqu’elle est inconsciente passe par le verbe « Avoir » : avoir l’amour (consommer) en lieu et place d’être l’amour. C’est une dérive du sens universel de l’amour. Elle démontre le sens inversé de l’Homme accroché à ses peurs et ses instincts primitifs. Il faut être un vaillant guerrier de lumière pour affronter ses « monstres intérieurs ». Un monstre n’étant en fait qu’un souffrant, il nous faut beaucoup de compassion envers nous même. L’anagramme de guerrier est « guérir » et reste « ré », c'est-à-dire qu’un véritable guerrier est celui qui est capable d’affronter et de transcender tout ce qui n’est pas « ré » le créateur et par là : l’amour. C’est là tout le chemin du masculin sacré, venu de Mars, le guerrier quelque peu animal, marche à libérer son féminin sacré : libérer son cœur et donc son amour propre. Un amour qu’il a lui-même souillé. Sa quête est donc une délivrance, une repentance à ses instincts bestiaux de domination, soumission et ruse.
Quelle marche sacrée que celle de l’ours ! Pour mener à bien sa propre guérison, l’ours se doit d’être vaillant, courageux, persévérant, dévoué et humble. Il devra accepter d’importants moments de solitude afin de ne pas fuir et se perdre dans les autres. En cela c’est un solitaire qui n’aime pas qu’on l’embête. Il est en quête de sa propre liberté, sa propre autonomie et n’aime pas qu’on marche sur ses pieds. C’est du « rien » qu’il tire le « tout », sa puissance. De ses longues méditations introspectives, de ses retraites il accepte de laisser rentrer l’unité en lui afin qu’elle transcende sa dualité. Rien à faire, juste à être. Mourir au Moi-Esprit-Mental, pour renaitre au Soi-Âme-Cœur. Sa marche est rude et semée d’embuches car le chemin spirituel est exigeant. Sa marche sera d’autant plus exigeante que la vie l’attend sur le sommet des « guérisseurs », là où il sera à même d’accompagner les enfants de la terre à devenir des « humains ». De sa guérison, l’ours animal agressif et sauvage devient l’ours à quatre pattes pacifique et sage. Il a transformé ses vices et sa grande colère en sagesse, en dévotion et art de guérir tout ce qui n’est pas l’amour chez autrui. Ainsi l’ours guéri et guérisseur deviendra vite l’accompagnant puissant, secouant et dérangeant de ceux qui auront le courage de se battre sur leur propre chemin de guérison et de réalisation du soi. Au-delà de son rôle tout particulier de guérisseur ou chaman, l’ours leader sera souvent suffisamment fort et courageux pour porter une œuvre plus grande que celle de son propre intérêt. Une œuvre collective et utile à l’humanité.
L'Energie Négative de l'Ours
L’Energie Négative de l’Ours est celle de sa bestialité. Maman ourse négative ne s’occuperait pas de ses enfants et les laisserait mourir oubliant sa nécessaire dévotion. Papa Ours négatif mangerait ses petits. Il se battrait sans cesse contre un autre mâle afin de posséder une femelle. L’ours négatif est assez simple à comprendre en vue de ce qu’il symbolise : il est la représentation de l’instinct animal et par là, la domination (combat), la soumission (fuite) et la manipulation (ruse). Ce sont ces instincts bestiaux qu’il doit guérir pour s’ouvrir au règne humain. L’énergie négative de l’ours est la face sombre de l’humanité non accomplie. Le pouvoir, la haine et la perversion sont la nourriture du chaos. Le masculin dominant deviendra le soumis de son féminin devenu castrateur. Le féminin soumis deviendra le dominant du masculin devenu faible. Il aura donc à inverser ses polarités par la guérison. Un cycle complet de retournement l’attend : mort et résurrection. S’il n’accepte pas sa transmutation, celui ou celle qui possède le totem de l’ours se perdra dans les pires ignominies bestiales. Nourri du pouvoir et de la haine, il n’aura de cesse que de se battre « contre » tel un dominant ou encore de fuir le combat par soumission. Il usera alors de la ruse et par là de la manipulation pour arriver à ses fins. L’ours se servira des siens en lieu et place de servir les siens. Il a la puissance, aussi n’hésitera-t-il pas à s’en servir impunément. Se laissant guider par ses instincts primitifs bestiaux il cherchera à posséder l’amour, se faisant posséder à son tour. Couper de la source, il n’hésitera pas à se nourrir de l’énergie des autres, notamment dans une sexualité dépravée, puis de stupéfiants (alcool, tabac, drogue, etc). L’ours lui si solidement ancré à la terre deviendra perché, mangé et possédé par ses psychopathes intérieurs. Ces derniers le détourneront de la voie de la guérison et du don de soi. De ses ignominies, il ne pourra plus s’accepter, se pardonner et s’aimer. Il se sentira coupable, renoncera à sa propre guérison par impuissance. Il oubliera sa vocation de « se guérir » pour accompagner les autres à faire de même. Ainsi, il est évident qu’il ne pourra plus accepter, pardonner et aimer le monde, devenant un ours mal léché ! Il deviendra violent et pourra aller jusqu’à tuer ou violer sans impunité. Il se sentira tout puissant et n’hésitera pas à écraser les siens, les manger. Comme un mauvais roi des animaux, il deviendrait un dictateur sournois. Nous retrouvons beaucoup de récits où il est dit que l’ours enlève les jeunes filles pour en faire son festin ! L’ours négatif vole la virginité des jeunes filles les pervertissant à jamais. Dans la nature la saison du rut des ours durent d’avril à juin. Papa et maman ours demeurent quelques semaines ensemble. Une fois la reproduction effectuée, chacun retourne à sa vie solitaire. C’est dire la liberté que l’un et l’autre s’accordent. L’ours négatif ne laisserait aucune liberté à l’autre. Au contraire, il aimerait le posséder au lieu de l’élever. L’ours violent et violeur n’hésiterait pas à tuer quiconque l’empêche de mener à bien ses petites affaires.
S’il y a l’ours dominant il pourrait aussi y avoir l’ours soumis et faible. L’ours apathique et lymphatique. Ce dernier se ferait tout petit afin de ne jamais prendre sa place et remplir sa vocation. La Grande Ourse saurait alors lui rappeler à l’ordre et sans ménagement la nécessité de suivre la voie de l’ours : guérison et dévotion. Dans la même idée, la médecine de l’ours se nourrie d’isolement. Aussi l’ours pourrait vite avoir la fâcheuse tendance à se replier sur lui, se retirant du monde tout en devenant intolérant. L’ours grognon enfermé dans sa grotte ! Un ours non guéri pourrait vite devenir un malade mental relevant de la psychiatrie. Recevant de puissantes énergies de la part des planètes transpersonnelles extrêmement guérisseuses comme Pluton (octave supérieur du masculin sacré), Neptune (octave supérieur du féminin sacré) et Uranus (Octave supérieur de Mercure) il devra s’ouvrir à la voie du cœur et de la spiritualité sans quoi un monde de chaos l’attend. Fuyant dans un activisme passionné, l’ours négatif pourrait vite devenir un réactionnaire, un extrémiste qui emporte les foules dans la destruction de l’humanité, laissant l’instinct animal maître du monde. Il pourrait sans peine être un maître de guerre. Tôt ou tard, la chute l’attend lui demandant de guérir ses excès. L’ours doit absolument avoir la maitrise de son esprit sans quoi sa puissance pourrait devenir extrêmement dangereuse. Un ours négatif deviendrait facilement un Saruman ou un Voldemort ! Heureusement, s’il accepte sa quête avec dévotion, courage et humilité il pourrait tout aussi bien devenir un Gandalf ou un Dumbledor ! La puissance, c’est grisant et jouissif. Il est facile de l’utiliser à ses fins.
L’ours est né pour être un guérisseur. Pour se faire, il doit accepter de traverser un long chemin de guérison. Accepter cette voie, c’est accepter de devenir « rien » pour être « tout », accepter de renoncer au « moi » pour être dévoué à « Soi ». Devant cette quête toute chamanique, il est fort à parier que le premier réflexe de celui qui a l’ours en totem fuira sa voie ! Voie d’ermitage, de solitude, d’abstinence, d’acceptation, de dévotion et de transmutation profonde, cette voie est celle de la perte de son identité. Tout sera bon pour ne pas suivre son chemin. Ainsi, la grande majorité des guérisseurs et des chamans fuient leurs vocations avant d’être rattrapés par la Vie avec perte et fracas ! C’est ainsi qu’on les reconnaît ! Fuyant l’exigence humaine de cette vocation ils nourriront sans aucun doute une vie chaotique avant de rentrer dans les rangs ! Le chaos sera bien sûr proportionnel à leur résistance à «Être ».
L'Epreuve de l'Ours
Comme vue précédemment, il y a de forte chance que l’élu ours fuit son chemin. Premiers chaos et premières chutes. Il devra apprendre à s’en relever. Revenu sur le droit chemin, il devra prendre le temps de la guérison profonde. Solitude et méditation seront souvent ses grands amis. Il aura à apprendre à maîtriser sa puissance et en tant que chaman à devenir un maître du chaos : le désordre qui créé l’ordre puis l'harmonie ! Il aura à se nourrir de son art : l’art de la guérison. Il devra s’ouvrir à la connaissance de la médecine des différents règnes, d’une compréhension holistique de l’être humain (physique, émotionnel, psychique, énergétique et spirituel) grâce à l’enseignement horizontal (maître à disciple) et vertical, directement du monde des esprits. Chaque pas vers sa propre guérison l’amènera à soigner ses semblables. De sa guérison, il retrouvera son identité sacrée : l’individuation. C’est l’alignement des sept chakras et par là des sept planètes personnelles. Arrivé à ce stade, la vie lui demandera l’inacceptable : perdre son identité pour s’abandonner à l’unité. Ce nécessaire abandon est le réel « don de soi ». L’ours réalisé fait don de sa personne à la cause de l’humanité. Il est élu pour cela, c'est sa vocation ! Après des années à chercher à s’appartenir, la vie lui demande de ne plus s’appartenir. Les paradoxes de l’univers. Dans la longue voie de renoncement et d’acceptation, il s’ouvre à son enfant sacré à qui tout est donné pour accomplir son Grand Œuvre. Il s’ouvre, si ce n’était déjà fait, à Uranus, autre planète transpersonnelle. Celle-ci, planète de la révolution intérieure, de la communication pacifique, du génie et finalement de l’expression divine est l’équivalent de Jésus ou Bouddha dans son plus bel aboutissement. Le guérisseur « guéri » rayonne et soigne par sa simple présence. Il devient un phare. Enfin, il sait aussi guérir l’autre lorsque l’univers le lui demande, tel un garde-côte capable de secourir les naufragés en détresse. Quand il sera suffisamment grand, sage et pacifique, quand il passera au-delà de son identité et donc intérêt personnel, la Grande Ourse confiera à son fils ou fille une Grande Œuvre collective et humaine lui octroyant une place exigeante de leader.
Les épreuves de l’ours sont donc longues. Les montagnes spirituelles sont hautes. C’est là la dure école de l’apprentis-sage de la Médecine Universelle.
La Médecine de l'Ours
La Médecine de l’Ours est une médecine du cœur. Elle est donc à la fois très féminine : douceur, hyper-sensible, passive ; et très masculine : force, vaillante et active. L’assemblage de ses deux polarités extrêmes apporte une puissance parfois incommensurable. Celui qui possède l’ours en totem aura à guérir son féminin et masculin sacré. Guidé par la Grande Ours, l'ours incarne puissamment le féminin sacré dont il est le gardien protecteur : l’amour guérisseur. Aussi deviendra-t-il puissance et douceur à la fois. L’ours est un vaillant guerrier imposant craint et respecté pour sa force. De cette force protectrice il permet à son féminin sacré l’abandon total. Ce féminin s’ouvre à son extrême sensibilité et fragilité. L’ours est alors à la fois un guerrier féroce et une « nounourse » câline au grand coeur. Celui qui a l’ours en totem possède ses deux caractéristiques avec une amplitude surprenante. Son art de la guérison lui permet de trouver l’équilibre entre ses deux pôles yin et yang. C’est en trouvant cet équilibre qu’il aide à guérir ses semblables. Se réalisant dans le règne humain, l’ours ouvrant et montrant la voie devient vite un leader capable de guérir l’animal en nous et de réaliser l’humain qui sommeille. L’art de l’ours guérisseur et parfois chaman est d’éveiller les siens vers une plus grande conscience jusqu'à Réaliser le Soi. D’une nature guerrière, sa médecine peut-être à la fois douce et violente, rassurante et dérangeante. Dans tous les cas la médecine de l’ours demande un important dévouement pour ne pas dire sacrifice. Les clés de sa magie tiennent dans la méditation, l’isolement volontaire, l’introspection, l’autonomie, la liberté, la pacification et une quête de vérité des lois universelles.
Si vous avez un ourson dans votre lit, souvent notre premier doudou et donc objet de pouvoir, soyez rassurés, la Grande Ourse veille sur vous ! Pour autant votre vie risque d’être bousculée et de ne pas être de tout repos pour un mental agité ou résistant !