Saumon Animal Totem, de l'Abnégation au Don de Soi
Résumé
Le saumon est un mythe spirituel à lui tout seul ! Il enseigne le « chemin spirituel ». Il doit faire preuve d’une détermination et d’une adaptation sans commune mesure pour parcourir le long chemin de l’eau douce, où il nait, jusqu’à la mer salée. Puis son courage et son sens du sacrifice se dévoile dans son dernier voyage pour remonter à la source. Le saumon endure des souffrances extrêmes pour vivre la saison des amours, donner la vie à ses enfants, sans doute en hommage à ses propres parents, pour au final mourir après la ponte. C’est là un nouveau symbole qui se joue : celui de mourir aux liens de loyauté du passé, de l’inconscient familial et karmique. C’est « avoir fait le chemin » afin de se libérer d’un passé aliénant et enfermant. L’amour et la mort délivrent définitivement le saumon qui a accepté le « sacrifice ultime ». Il a tout donné pour les siens. Aussi le voilà dédouané de la souffrance et des obligations, il meure à l’eau douce, à l’amour universel : libre d’être Soi. Le saumon a accepté le chemin spirituel épineux, semé d’embuches avec vaillance, sincérité, acceptation, sacrifice et foi. Par son sacrifice ultime il meurt au « Moi » et renaît au « Soi ».
L'Energie Positive du Saumon
L’Energie Positive du Saumon est sans doute celle de l’abnégation et du Don de Soi. C’est l’acceptation sans condition de la voie et du chemin spirituel : celle du destin sacré. Le Saumon est pondu en eau douce à l’automne. Les œufs passent l’hiver enfouis sous des graviers. L’éclosion a lieu en mars/avril où ils s’enfoncent encore plus dans le sol, acceptant leur incarnation à la terre-maman. Fin avril, début mai, ils sortent des graviers. Ils se nourrissent alors des cadavres de leurs géniteurs, morts après la ponte. Ils reconnaissent là le sacrifice des anciens, nourrissants alors le culte des Ainés. Après un à deux ans en eau douce, ils descendent jusqu’à la mer parcourant parfois des milliers de kilomètres. Ils subissent des modifications physiologiques leur permettant de s’adapter à la salinité. Là, ils vont vivre un à trois ans avant qu’ils ne décident de retourner à la source : là où ils sont nés. Ils vont alors vivre un sacerdoce ! Nager à contre courant, s’élevant toujours plus, mourant parfois sur le chemin. S’ils arrivent, épuisés de leur chemin de croix, la femelle va creuser un trou dans le gravier et pondre. Le mâle va alors émettre son sperme. La fécondation a lieu. La femelle va recouvrir les œufs de graviers. La transmission du père et de la mère héroïques, qui ont tout donné pour leur progéniture, se sacrifiant corps et âmes pour la vie en même temps que la mort est l’acte de grâce. Leur quête de l’amour et de la mort est ainsi achevée. Ils vont pouvoir mourir à la source et… devenir la source elle-même !
Ainsi, le saumon à lui seul exulte le chemin spirituel. Naître à la vie, accepter le chemin du sacrifice, du renoncement au « Moi » jusqu’à sa mort et ce par amour du « Soi ». Quel voyage ! Le saumon va vivre un chemin exigeant et transcendant à la fois. Il devra s’adapter, accepter l’inacceptable, vivre des transformations inimaginables, trouver la force nécessaire, se doter de foi, de dévotion et d’abnégation jusqu’à l’épuisement total. Le voyage est long et incertain. Certains mourront en chemin avant même d’avoir pu renoué à leur propre source. Ce voyage spirituel est morbide. Il symbolise l’acceptation de la mort du « Moi », c'est-à-dire de tout ce qui n’est pas l’Amour en nous. C’est mourir à la haine. L’unique voie qui mène à l’amour inconditionnel des autres, certes, mais avant tout de nous-mêmes.
L’énergie positive du saumon saura nous accompagner sur cet éprouvant voyage. Après être né de nos parents, de nos traditions et de nos cultures, le saumon nous invite à vivre, à découvrir la vie. Pour cela, le tout jeune saumon commence par manger ses parents ! Elle nous invite à la réflexion : qui suis-je ? Est-ce que je suis l’enfant de mes parents, est ce que je suis une tradition, une culture ou même suis-je un inconscient familial, karmique ou collectif ?! Chaque étape du chemin amène le saumon à se renforcer dans ce qu’il est en même temps qu’à se dépouiller de ce qu’il n’est pas ! Mourir et mourir encore à ce qu’il n’est pas. Pour cela, ses efforts et son abnégation se doivent d’être sans limite. Il doit justement dépasser ses limites, ses limitations. Ce qu’il est réellement, c’est un être illimité ! Mourir à ses limites tel est la voie du saumon. Dépasser ses croyances limitantes nécessite de les reconnaître, de les accepter et de les dépasser. Rien que ça ! Ainsi il doit faire mourir ses parents en lui : indépendance. Il ne peut le faire qu’en les reconnaissant, les acceptant dans leur totalité et enfin en les dépassant pour s’ouvrir à sa propre liberté, à son amour propre ! Il devra faire de même pour tout ce qui l’entoure afin de se libérer de ses besoins d’appartenance. C’est alors qu’il s’individuera. Il s’appartiendra. Conscient qu’il n’appartient à rien ni personne, le voilà libre d’être. Homme Libre. Il sera prêt à mourir au « Moi » car plus rien ne le retiendra. C’est alors qu’il acceptera le sacrifice ultime, accepter de se mourir à son individuation afin de ne plus s’appartenir. Il sera totalement dépouillé et nu dans la seule et unique vérité : Être Soi au service de tout et tous se reconnaissant en tout et tous ! Un être unifié.
L'Energie Négative du Saumon
L’Energie Négative du Saumon est celle du renoncement à son « Être Sacré », renoncement à devenir le fils chéri de l’univers : « Être Soi » où « Soi » est l’Unité. Le « Moi » et son ego, sont faits de l’inconscience de qui nous sommes. Ils sont identifiés à nos mémoires et nous ne sommes pas nos mémoires. Pour autant nous nous sommes identifiés à nos mémoires. Ces dernières nourrissent nos dualités. Le chemin spirituel a pour vocation de les guérir afin de s’ouvrir à la pleine réalisation du Soi. Le « Moi » c’est la force du « Pouvoir » et de la « Haine » : le nombrilisme et l’égocentrisme. Sans s’en apercevoir, nous sommes attachés et finalement prisonniers de notre passé personnel, familial, karmique et collectif. Le « Moi » est un aliéné qui nous possède, coupé de la source, nous rendant coupable, honteux et dépendant. Dualité, il est la source du mal-être et de la maladie. Le saumon négatif ne veut s’en délivrer. Il veut posséder le monde pour s’en nourrir et pour cela il cherche des proies qu’il va soumettre à ses desiderata. C’est l’amour à condition, né de la haine et du pouvoir. Nous pourrions nous demander pourquoi ce saumon négatif ne cherche pas à se guérir de ses souffrances ! Pour la simple raison qu’il n’arrive pas accepter ses mémoires et de ce fait il ne peut ni se pardonner, ni avoir de la compassion et de l’amour pour lui-même. Là est notre plus grande faiblesse : ne pas pouvoir s’accepter, se pardonner et s’aimer. Nous croyons souvent que l’autre est le problème. En fait, l’autre et la vie toute entière sont un eternel miroir désagréable ! L’autre ne fait que révéler et réveiller nos blessures et nos conflits non résolus. Accepter, pardonner et aimer l’autre n’est que l’entrainement pour s’accepter, se pardonner et s’aimer ! La haine que nous éprouvons pour l’autre et pour l’humanité n’est que le terrible reflet de notre propre haine. L’ennemi est en nous mais il est tellement difficile d’accepter cette réalité que nous le cachons derrière des puissants dénis de réalité. Nous tombons alors dans la suffisance et la grande illusion de croire que nous sommes les gentils et les autres, les méchants ! Le saumon négatif baigne dans cette illusion et c’est bien pour cela qu’il ne veut s’ouvrir au chemin spirituel, croyant à sa gloire sans une once d’humilité. Nous prenons conscience du long périple qui nous attend dans les « Eaux Sacrés » afin de se laver d’un passé trouble ! Il est bien plus facile, à première vue, de ne pas emprunter ce voyage morbide. La non acceptation de la mort du « Moi Inconscient » entrainera à coup sûre la mort du « Moi Biologique » : maladie. C’est cette voie là, que choisit le saumon négatif : la voie facile qui mène pas à pas au mal-être et à la maladie. C’est alors bien difficile de reconnaitre que nos maux sont le fruit de notre faiblesse spirituel. C’est le renoncement à l’effort, la voie de la perversité où tout nous est dû, le non éveil et le non réveil du « Moi » qui conduisent à subir la vie sans jamais avoir vécu : le mort-vivant ! Le saumon négatif est alors la pauvre victime de tous et tous et à qui on ne donne jamais assez ! Après avoir bien profité, s’être bien servi et bien amusé, le saumon négatif ne comprend pas qu’au moment venu la vie sonne l’heure des comptes ! C’est injuste dit-il alors ! La vie ne laisse rien au hasard et tout est parfait aussi dur que cela puisse être. Renoncer à son chemin de guérison, d’élévation et d’évolution nous amène chaque jour un peu plus dans l’enfer de nos instincts bestiaux. Ces mêmes instincts que la Médecine du Saumon nous invite à guérir pour passer du règne animal au règne humain.
Temps que le mental résiste et persiste, il ne peut y avoir aucune mort du « Moi » et donc aucun salut au « Soi », symbole du cœur, de l’âme et de l’amour. La mort du « Moi » est le symbole de la résurrection et par là, l’acceptation d’être l’instrument de l’univers capable de l’âm-agie. Point de magie et donc d’art à celui qui choisit la voie du saumon négatif. Juste une voie d’errance animale sur terre…
L'Epreuve du Saumon
L’Epreuve du Saumon est celle du sacrifice et de la résurrection. Elle vient éprouver directement l’humilité et la Foi. C’est d’accepter sans savoir et sans condition la route, la destinée que l’univers nous invite à emprunter. Elle invite à ne pas calculer mais au contraire à se laisser guider par les courants de l’univers. Se laisser guider par la voie du cœur, la source elle-même. Se laisser guider avec un total lâcher-prise sans rien attendre : acceptation. C’est l’épreuve de l’abnégation à ne pas confondre avec la résignation ou le fatalisme. Dans ces deux derniers cas nous subissons la vie en courbant l’échine et en vociférant. L’abnégation, elle, nous invite à être acteur et même créateur en acceptant l’entière responsabilité de ce que l’on vit. Pas simple ! Le Saumon sera-t-il capable de nourrir son propre destin ? Sera-t-il capable de s’adapter devant les défis qui parsèmeront son chemin ? Sera-t-il capable de les accepter puis de les dépasser ? Sera-t-il capable finalement de mourir à ses limites pour s’ouvrir à son illimité ? Sera-t-il capable d’accepter l’inacceptable, de donner sans rien attendre en retour, de donner vie à ses enfants sans rien attendre d’eux jusqu’au sacrifice ultime ? Se sentira-t-il assez courageux, humble, dévoué et aimant pour remonter le courant contre vent et marées, au péril de sa vie, pour nourrir… l’enfant sacré qui est en lui. Car l’épreuve du saumon est bien celle-ci ! Celle d’accéder au Palais Royal ! Celle de se reconnaître et d’être un enfant de l’univers libre de toutes limites, de toutes croyances, de tous dogmes, de tout enfermement ! Libre d’être soi !
La personne qui a la médecine du saumon devra accepter de se dépouiller et de perdre tout ce qui est important à ses yeux, sans quoi la vie, sans cesse lui reprendra tout ce qu’il a amasser…
La Médecine du Saumon
La Médecine du Saumon ouvre à la conscience de qui nous sommes au sein de l’éternel. Elle amène à prendre conscience du « Chemin Spirituel ». De la nécessité à suivre sa voie en se laissant guider par le cœur en faisant fi du monde extérieur avec abnégation. La médecine du saumon est celle du pèlerin qui marche sa voie avec sagesse et détermination. Conscient que tout ce qu’il vit, tout ce qui vient l’éprouver a un sens profond dans le sens de sa guérison, de son élévation et de sa réalisation. Cette médecine est celle de l’acceptation de l’initiation spirituelle. Elle demande foi, courage, sens du sacrifice et de la dévotion. Elle est extrêmement exigeante. Le long voyage presque sacerdotale qu’elle propose est celui du sacrifice du « Moi ». La félicité du chemin est la mort du « Moi » mental, la dissolution de l’ego qui laissera place à la renaissance du « Soi » : Être Amour ! Ce pèlerinage éprouvant pour ne pas dire épuisant permettra au pèlerin de s’accepter, de se pardonner, d’avoir de la compassion pour lui-même pour enfin s’aimer et se reconnaître comme enfant sacré de l’univers. Cette voie l’ouvrira à l’amour inconditionnel de lui-même et tacitement des autres. C’est la médecine du retour à la Source !
Eh pour clôturer cet animal totem, cela ne me rassure pas vraiment de savoir que l’ours mange beaucoup de saumons…